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Ferguson P99 |
1961 |
Harry Ferguson, qui s'était bâti une immense fortune en construisant des
tracteurs qui portent toujours son nom, décida en 1961 de financer un projet de voiture de
course à quatre roues motrices.
L'élaboration de cet ambitieux projet était confiée à Tony Rolt et Fred Dixon,
anciens pilotes, et Claude Hill, transfuge d'Aston Martin.
Sa conception n'ayant débuté que dans l'hiver 1960, elle ne sera prête que pour
le Grand Prix d'Angleterre ou elle sera engagée par le Team Walker pour Jack
Fairman.
Moss l'avait certainement compris puisqu'il demanda à Rob Walker de l'engager
pour lui à la Gold Cup d'Oulton Park en fin de saison, course hors championnat
où signa une probante victoire ce jour là, qui plus est devant
le gratin de la Formule l du moment. Vraiment dommage!
Pour des raisons obscures, cette voiture ne fut plus engagée à partir de 1962.
Ferguson construisit également un prototype de voiture familiale, toujours à
quatre roues motrices, mais ce projet n'eut pas de suite commerciale.
Toutefois, le système Ferguson fut retenu aux États Unis pour la réalisation de
la Ferguson Novi d'Indianapolis.
Extrait de "Alpha Auto - Grande encyclopédie de l'automobile"
L'idée n'était pas nouvelle car, bien avant lui, quelques constructeurs et non
des moindres (Bugatti en 1932, Miller en 1939 et Cisitalia en 1947)
s'étaient déjà lancés dans cette direction et il fonda la Ferguson Research Ltd.
Le moteur était un Coventry Climax proposé en deux versions, toutes deux à
quatre cylindres ( l500 cm3 et 2500 cm3), à double arbre à cames en tête.
Ce moteur, identique à celui qui équipait la majeure partie des monoplaces
anglaises de cette époque, était monté à l'avant, incliné à 17° vers la droite.
La transmission était décalée et l'arbre passait à droite du poste de pilotage.
La boite de vitesses avait cinq rapports et l'embrayage était un Ferguson à cône.
Un différentiel central garantissait une répartition égale du couple entre
chaque essieu, chacun de ceux ci étant également équipés de
leur propre différentiel.
Le châssis tubulaire était suspendu par des triangles oscillants et le
freinage était assuré par quatre disques Dunlop.
Outre donc sa motricité intégrale, la P99 se distingue par un système inédit de
régulation de freinage qui évite un blocage des roues, l'ancêtre de l'ABS en
quelque sorte.
Remarquablement profilée et très basse, c'est assurément une auto singulière.
Des trombes d'eau inondent la piste d'Aintree lors du départ.
Excellente occasion de mettre en avant les qualités de tenue de route et
de freinage de la belle.
Malheureusement, Fairman doit s'arrêter à son stand pour un problème mineur et,
n'arrivant plus à repartir, va être poussé par ses mécaniciens,
ce qui est parfaitement interdit.
Pendant ce temps, Stirling Moss sur la Lotus de la même écurie Walker doit
s'arrêter privé de freins.
Il reprend alors la Ferguson et va se montrer très menaçant au
volant de cette machine, exploitant bien ses atouts sur cette piste glissante.
L'expérience sera de courte durée car les commissaires avaient de
toutes façons décidé d'exclure la voiture à la suite de la poussette dans les
stands.
D'autant plus de courte durée qu'on ne reverra plus la Ferguson en Grand Prix.
C'est la une belle occasion gâchée car l'auto possédait un potentiel certain qu'il
aurait fallu exploiter plus avant.